Pour
Franco Sbarro, 1992 est une date importante. Cette année-là il
inaugure l'Espace Sbarro à Grandson (Suisse), sa première
école de design. L'entreprise est importante, à tel point que
Franco Sbarro avait décidé de ne pas participer au salon de
Genève, n'ayant pas le temps de créer un nouveau modèle. Et
pourtant, il y eu bien une nouvelle Sbarro à Genève en mars
1992 : l'Astro.
Thérapie
L'histoire de cette voiture
mérite d'être racontée. En 1991, Frank Verkauser, un
ophtalmologue vivant à Zurich, prend contact avec Franco
Sbarro, avec l'intention de lui commander la voiture de ses
rêves. Dans un premier temps, Sbarro refuse, accaparé par son
projet d'école, mais accepte de rencontrer monsieur Verkauser.
Et cette rencontre fut décisive : c'est face à un homme malade
que se retrouve l'artisan suisse. Un homme atteint d'un
cancer, fatigué par les traitements et la chimiothérapie et
qui cherche un projet auquel se raccrocher : construire une
voiture unique dont le cahier des charges se résume à un
moteur Ferrari central, des lignes agressives et une
technologie de pointe en matière d'électronique. Franco
Sbarro, homme généreux et au grand cœur, réussit à dégager un
peu de place dans son agenda et crée l'unique Sbarro sortie en
1992, présentée en mars au Salon de Genève.
Un style personnel
Extérieurement, la voiture se caractérise par
une ligne plongeante, dotée d'un avant très fin qui tranche
avec la poupe très massive surmontée d'un aileron imposant.
Cette lourdeur de la partie arrière, surtout de profil, se
remarque davantage lorsque l'on apprend que les jantes
arrières ont des dimensions impressionnantes, 19 pouces de
diamètre, inédites à cette époque. La raison de ces lignes un
peu tourmentées est que Franck Vankauser souhaitait trois
places, deux à l'avant et une transversale à l'arrière, et de
la place pour ses bagages, d'où la présence de deux coffres,
un à l'avant et un à l'arrière. Des prises d'air latérales
permettent d'apporter de l'air frais à la mécanique. Deux
phares à lentilles prennent place, de façon inhabituelle,
juste sous le pare-brise.
Intérieur high-tech
L'intérieur surprend par la
grande luminosité, due essentiellement au toit ouvrant et à la
couleur claire de la sellerie cuir. Vous remarquerez que,
contrairement à certains préparateurs, Sbarro a laissé le haut
de la planche de bord de couleur sombre, de façon à éviter les
reflets gênants dans le pare-brise.Passionné d'électronique,
le commanditaire a fait installer un système de navigation par
satellite TSO, intégrant un écran Sony (qui sert aussi pour
regarder un film lu par le magnétoscope) et un clavier
escamotable. L'équipement est complété par le magnétoscope
déjà cité, un téléphone, un système hi-fi avec chargeur de
CD... Bref que du haut de gamme peu commun à cette époque.
Moteur Ferrari
En comparaison avec cette
débauche électronique, la motorisation paraît anodine. Il
s'agit pourtant d'un V8 provenant d'une Ferrari 308 GTS
développant 275 chevaux. Curieusement, ce moteur est équipé de
carburateurs et non de l'injection électronique pourtant
disponible chez Ferrari. Le reste de l'Astro est somme toute
classique pour une sportive : propulsion, boîte manuelle 5
vitesses, freins à disques (sans ABS).
Bien que l'Astro soit
aujourd'hui chez Franco Sbarro, son propriétaire a effectué de
nombreux kilomètres à son volant, prouvant que chez Sbarro, la
fiabilité est au rendez-vous, même sur un modèle unique. Ce
n'est peut-être pas la plus surprenante, ni la plus connue des
voitures construites chez Sbarro, mais celle-ci raconte une
belle histoire. Ce qui est parfois bien plus important que les
meilleures caractéristiques techniques.
En bref
1- L'Astro a été construit pour aider son
commanditaire à surmonter une grave maladie
2- Modèle unique homologué et immatriculé
en Suisse
En bref
1- L'Astro a été construit pour aider son commanditaire à surmonter une grave maladie
2- Modèle unique homologué et immatriculé en Suisse
3- Moteur Ferrari