Franco Sbarro - biographie
La période Filipinetti
Après ses études à Lecce, Franco Sbarro s'installe en novembre 1957 à Neuchatel (Suisse) où il travaille comme mécanicien. Deux ans plus tard, il achète un petit garage et se met à son compte. Il travaille notamment en relation avec Borgward, petit constructeur allemand aujourd'hui disparu.
Sa rencontre avec Georges Filipinetti le conduira au poste de chef mécanicien de la célèbre Scuderia Filipinetti. Il mettra au point et entretiendra les voitures de course de l'écurie : AC Cobra, Ferrari P3 et Ford GT40. Sbarro construit à cette époque sa première voiture : le coupé Filipinetti, à partir des plans d'une VW Karmann Ghia à moteur 1600 cm3.
L'ACA ou l'indépendance
Le 25 mars 1968 marque un tournant dans la vie de Sbarro. Quittant définitivement l'écurie Filipinetti, il créé l'ACA - Atelier de Construction Automobile, dans une ancienne usine de cigarettes. Sa première création est la Dominique III, une petite sportive munie d'un énorme aileron arrière ! Ce modèle unique vendu, Sbarro s'attaque à la reconversion des Ford GT40 de compétition en modèle "routiers" plus civilisés.
Sbarro a construit par la suite de nombreuses répliques qui le rendirent célèbre dans les milieux automobiles. Entre autres répliques, on notera la BMW 328, la Lola T70, la Ferrari P4 ou même la Bugatti Royale ! Rien n'arrête Sbarro. La qualité de son travail artisanal sera confirmée par les nombreux modèles, uniques ou fabriqués en petites séries.
Sbarro, non content de dessiner et construire de superbes voitures, est aussi un génial inventeur qui présente en 1989 un nouveau type de roue sans moyeu, un nouveau concept de châssis, le Dual Frame, ou une roue intégrant le moteur en son centre.
La transmission
N'ayant plus rien à prouver et voulant faire profiter de son savoir, Franco Sbarro fonde l'Espace Sbarro, une école particulière où les élèves, en plus de travaux de "bureau" (études, conception, design), doivent obligatoirement mettre les mains à la pâte pour la construction, de A à Z, des modèles qu'ils doivent créer selon un cahier des charges précis, parfois imposé par un constructeur. Une deuxième école a ouvert à Casablanca (Maroc) en 1994 (CREA), puis en France à Pontarlier jusqu'en 2007 et à Montbéliard ensuite (Centre Espera). Le cycle d'étude est d'un an et les travaux sont traditionnellement présentés chaque année au salon de Genève en mars.
En mars 2013, Franco Sbarro a fêté sa 40ème participation au salon de Genève, salon dont il est devenu l'un des incontournables.
La mémoire
Franco Sbarro est peu enclin à regarder en arrière. Le passé a moins d'importance que le présent et l'avenir. Il y a bien eu une autobiographie sortie en 1991 : quatre volume étaient initialement prévus, seuls le premier est paru. Son fils, Fabian, a publié un magnifique livre sur le travail de son père. Et c'est tout !
Plus que des livres ou des sites comme celui-ci, ce qui est important de voir les voitures conçues par Sbarro. Il en a gardé beaucoup. Il y a eu une exposition permanente à Pontarlier dans les années 2000, qui a fermé ses portes depuis. Il reste cependant un espoir : un musée existe à Vernon, le seul où l'on peut voir ou revoir les prototypes de Franco Sbarro. Le musée est ouvert toute l’année, sur rendez-vous uniquement.
Musée Franco Sbarro
1 rue du château, 86340 Vernon, France
contact : jpnylinvernon@orange.fr
Téléphone +33 (0)5 49 45 28 72
1- Livre "La mécanique dans le sang, tome 1" de Daniel Héraud