Le style, c'est bien, mais Alfa Romeo est surtout réputé (du moins à cette époque) pour ses fabuleux moteurs 6 cylindres. Pas question de proposer un simple exercice de style : la voiture doit donc être un concept-car roulant et non une maquette. Sbarro souhaitait un moteur 12 cylindres. Or Alfa Romeo ne possédait rien de tel dans ses cartons. Pas de problèmes : 2 fois 6 font douze ! Sbarro a donc accouplé deux blocs 6 cylindres d'Alfa Romeo 164 de 3 litres pour obtenir le 12 cylindres souhaité. Remarquez que pour Franco Sbarro, cet exercice est presque une routine. Rappelez-vous la Sbarro Royale avec ses deux blocs Rover, ou encore la Super Twelve avec deux blocs moto.

C'est ainsi que l'Issima développe 500 chevaux, puissance qui doit passer au sol par l'intermédiaire de roues Antera de 19 pouces (diamètre peu courant en 1996). Le châssis est de type Dual Frame (une exigence de Franco Sbarro)

Parlons style : la carrosserie rappelle les roadsters des années 50, avec son style rétro très râblé. Les portières s'ouvrent en élytre (question frime, difficile de faire mieux). L'intérieur est très dépouillé, voire spartiate. Mais il est dans le ton du style de la voiture : l'efficacité, un point, c'est tout ! Du coup, face au conducteur (pilote ?), un gros compte-tours, le tachymètre étant placé sur la console centrale.

Les jantes de 19 pouces ont été étudiées spécifiquement pour l'Issima par Antera, avant d'être proposées en série à la vente.

Dans la gamme Alfa Romeo, il y avait déjà en 1996 le très beau coupé GTV et Spider. Leur style, signé Pininfarina, se voulait plus moderne, à la limite un peu froid. Les élèves de Sbarro ont montré une autre voie possible. Reste la question inévitable : pourquoi nous avoir mis l'eau à la bouche et ne pas avoir osé la commercialisation de l'Issima ? Même en petite série, comme l'Alfa Romeo RZ carrossée par Zagato. Dommage !