Alcador - 1995

Ludovic Binder, propriétaire d'un Windhound 6.9 et proche de Franco Sbarro, a demandé aux élèves du Centre Sbarro de se pencher sur un prototype de roadster sportif sur la base de sa propre Ferrari Testarossa. La métamorphose est extraordinaire et a donné naissance à l'Alcador.

Roadster extrême sur base de Ferrari Testarossa, l'Alcador se démarque par ses deux arceaux aérodynamiques (photographie Antera)

Début sur un circuit

Avant de s'intéresser à la voiture plus en détail, l'origine du nom Alcador vient tout simplement des premières syllabes des prénoms des trois petites filles de M Binder : Aline, Catherine et Dorine.
Travailler sur une Ferrari est déjà formidable pour les jeunes étudiants du Centre Sbarro. Mais avant même de commencer à travailler, ils eurent la surprise de pouvoir conduire la Ferrari Testarossa donneuse sur l'ancien circuit de Lignières. De quoi donner une motivation supplémentaire et surtout comprendre les sensations qu'offrent une telle voiture à son pilote. Sensations qu'ils vont pouvoir maintenant exacerber.

Portes en élytres, arrière massif avec quatre sorties d'échappement, jantes de 18 pouces, arceaux : l'Alcador en impose

Testarossa

C'est la première fois qu'un client privé commande une voiture au Centre Espera. Franco Sbarro ne pouvait pas vraiment se lancer dans ce projet, accaparé par l'ouverture de sa troisième école, en France, à Pontarlier. Ce sont donc les étudiants qui travaillèrent.
L'Alcador reprend beaucoup d'éléments de la Testarossa. La châssis n'est pas un Dual Frame comme on aurait pu l'espérer. Il s'agit du châssis de la Ferrari, modifié. Le 12 cylindres est d'origine, de même que la boite de vitesses manuelle à cinq rapports. La voiture est une propulsion. Le tout pèse environ 1600 kg.

Franco Sbarro au volant de l'Alcador. On remarque bien la grande taille des arceaux autour du cockpit (photographie Antera)

Arceaux aérodynamiques

L'Alcador, c'est d'abord un style. Agressif, bien loin de la Testarossa d'origine. Ailes larges, arrière massif, pas de toit ni de pare-brise. Les portes s'ouvrent en élytres. Les sièges sont directement moulés dans la coque et recouverts de cuir. Des panneaux transparents dans les portes permettent de voir la route défiler quand on roule. Curieusement il n'y a pas de rétroviseurs.
Et surtout, il y a les deux arceaux longitudinaux qui encadrent la cockpit de chaque côté. Outre le côté esthétique, ces tubulures auraient pour fonction d'améliorer la circulation de l'air. L'air entre dans les orifices au niveau des phares avant, est canalisé vers l'arrière pour ressortir à l'arrière au niveau des feux. Vincent Basso, qui par la suite travailla pour PSA, a été un des élèves qui ont défendu ce dessin et ce principe, même si aucune étude aérodynamique n'a été entreprise. Franco Sbarro voyait davantage l'aspect sécuritaire de ces arceaux en cas de retournement de la voiture.
Le moule de la carrosserie a été numérisé et réalisé grandeur nature par les Ateliers Chausson à Reims.
L'Alcador apparaît sous trois versions. Est-ce la même ou trois exemplaires différents ? Je n'ai pas trouvé d'informations à ce sujet.
L'Alcador surprend car elle ne ressemble à aucune autre voiture. Les étudiants ont réussi à transformer la Testarossa d'origine pour en faire une voiture unique, du design particulièrement réussi.

Y'a-t-il eu plusieurs Alcador ? Je ne sais pas. D'après les photographies que j'ai trouvées, la voiture arbore une teinte gris foncé avec sièges rouges comme au salon de Genève 1995. Il y a des photographies d'un modèle rouge avec sièges beige et d'un modèle gris clair avec sièges noirs, un logo Ferrari sur le capot et des rétroviseurs que n'ont pas les autres. La couleur verte de l'Alcador de la couverture du catalogue Feu Vert, paru peu après, était une retouche numérique.
En bref
1- Roadster extrême sur base de Ferrari Testarossa
2- Arceaux aérodynamiques très esthétiques
3- Le nom Alcador est un acronyme