Opel GT Greder -1969

En 1968, Franco Sbarro avait collaboré avec General Motors pour la préparation de deux Chevrolet Corvette en vue des 24 heures du Mans. Par l'intermédiaire de la Scuderia Filipinetti, il avait pu ainsi rencontrer Henri Greder. Pour 1969, ce dernier souhaitait préparer l'Opel GT pour une utilisation en rallyes par son écurie, le Greder Racing Team. L'Opel GT, présentée officiellement au salon de Francfort de 1968, était une très belle voiture, parfois considérée comme une mini Corvette, mais elle n'était pas du tout sportive. La tâche s'avérait donc difficile.

Une Opel GT totalement revue

Sbarro reçut deux Opel GT qu'il déshabilla entièrement. Pour rigidifier la voiture, Sbarro construisit une châssis tubulaire spécifique, avec l'aide de Chausson à Gennevilliers, ce dernier fournissant déjà les caisses du modèle de série. La caisse en acier fut remplacée par une carrosserie en fibres de verre, beaucoup plus légère. Celle-ci reprenait les formes d'origine avec quelques modifications. Les phares escamotables du modèle d'origine furent remplacés par deux doubles optiques fixes, beaucoup plus fiables. La prise d'air avant fut légèrement abaissée. D'un point de vue technique, les voies furent élargies et l'essieu avant fut construit spécialement sur mesure. Toujours par souci de gagner du poids, les jantes dérivées de celles d'une Formule 2 Brabham, étaient en magnésium. Au final, la voiture atteignit 800 kg en ordre de marche, soit 50 kg de plus que prévu (une Alpine A110 ne pesait que 715 kg !).

 

Des résultats en course décevants

Finalement, en 1969, Sbarro livra deux carrosseries prêtes à être assemblées à Greder. ce dernier ne put en compléter qu'une seule. Les événements de 1968 en France, la faible capacité de production de Chausson, les multiples engagements de Greder en compétition firent que l'Opel GT ne fut engagée en compétition qu'en... 1971. Soit deux ans de retard. Mais les principaux soucis vinrent du moteur Crossflow 2 litres qu'Opel ne put jamais fiabiliser. Henri Greder espérait un moteur à double arbre à cames qui ne viendra jamais. L'Opel GT était sous motorisée pour s'avérer concurrentielle face aux Alpine A110 qui dominaient alors. En 1972, GM demanda à Henri Greder de se concentrer sur un nouveau modèle, l'Opel Ascona, et le projet GT fut enterré. Un des meilleurs résultat sportif de la GT Greder fut la 10e place au Lyon-Charbonnières de 1972 avec Jean Ragnotti au volant.

Un manque de professionnalisme de la part de certains intervenants, des hésitations, des problèmes mécaniques ont empêché l'Opel GT Greder de briller en compétition. Un essai raté qui aurait dû bénéficier d'un soutien plus appuyé de la part de GM, surtout face aux Alpine, vraiment imbattables à cette époque.