La
Ferrari 550 Maranello représentait au début des années
2000 un summum inaccessible pour la plupart des
amateurs. Garante d'une conception classique -moteur avant,
propulsion- et de performances hors du commun, la 550 restait
utilisable au quotidien sans trop de contraintes. Pourtant,
posséder une telle voiture ne suffit pas à tout le monde !
Ainsi un propriétaire de 550 Maranello souhaitait, en
s'adressant à Franco Sbarro, retravailler la plastique de son
bolide. Pour être bref, il s'agissait d'élargir la Ferrari
tout en gardant son homogénéité.
Largeur ; 2,08 m
Pas question donc de riveter des extensions
d'ailes couvertes de mastic ! Le travail réalisé ici a
consisté à déshabiller la belle, qui ne conserve que le toit
et le capot, et à lui enfiler une tenue en polyester
reprenant les lignes d'origine, mais beaucoup plus ample !
Pour preuve, la largeur arrière passe de 1,94 m (ce qui est
loin d'être ridicule) à 2,08 m, soit 14 cm de plus au total.
L'avant quant à lui n'est élargi "que" de 12 cm. Pour se
convaincre du travail, il suffit de regarder au niveau des
poignées de portes qui semblent enfoncées dans la
carrosserie.
Carrosserie inédite
De face, on remarque surtout
les deux lèvres du becquet qui encadrent la voiture, dans le
pur style du championnat DTM. Sur le premier des deux
exemplaires, l'intérieur des phares est peint couleur
carrosserie (noir à l'origine) comme sur la 575M, la version
plus récente de la 550. Par la suite, le noir a été
réinstallé semble-t-il. Deux prises d'air ont été insérées
dans le capot avant (sur les photographies d'Option Auto
n°133 le capot n'a pas ces deux prises d'air, qui ont donc
été rajoutées après coup). Peu de changements donc à
l'avant, si on ne tient pas compte des 12 cm
supplémentaires.
En revanche, l'arrière ne
fait pas dans le détail. Sbarro a dessiné une jupe
impressionnante accueillant six sorties d'échappement (Ansa)
(quatre pour le second exemplaire construit). La vision de
la poupe de la 550 Sbarro laisse pantois même les plus
blasés. L'aileron est différent sur les deux exemplaires.
Les puristes et autres tiffosi crieront peut-être au
blasphème, mais le tout s'intègre bien dans la philosophie
de cette Maranello "large".
Sur mesure
Au chapitre des curiosités,
la voitures est équipée de roues en 19 pouces, avec des
jantes sur mesure OZ Superleggera en trois parties (dont
deux ont été soudées ensemble, j'ignore pourquoi). Les
pneumatiques sont des Michelin Pilot Sport, en 255/35 ZR 19
à l'avant et 345/30 ZR 19 à l'arrière. Ne cherchez pas dans
le catalogue Michelin, ces enveloppes ont été réalisées sur
mesure et, pour l'anecdote, valaient 915 euros pièce à
l'époque ! Et puisque nous sommes dans les détails
financiers, sachez que le kit de cette 550 a été
commercialisé au prix de 60.000 euros (voiture non comprise
!). Et pour plus d'exclusivité, Franco Sbarro précise qu'il
peut le réaliser en kevlar. Tant qu'à faire, autant faire
les choses jusqu'au bout...
Haute couture pour une diva
La Ferrari 550 Maranello
"large" de Franco Sbarro est un modèle du genre. La voiture,
bien que profondément modifiée, a gardé son homogénéité. Le
travail effectué est considérable et la finition semble
exemplaire, ce qui n'est pas toujours le cas contrairement à
ce que l'on pourrait penser. Les plus "fous" auraient
souhaité une préparation mécanique à l'avenant du ramage,
mais le V12 d'origine est à mon avis largement suffisant
pour une utilisation routière (la police suisse ne rigole
pas vraiment avec les excès de vitesse). Pour conclure, je
reprendrai le titre d'Option Auto n°133 : il s'agit de
"Haute couture pour une diva".
En bref
1- Base de Ferrari 550 Maranello
2- Carrosserie entièrement refaite
3- Le premier exemplaire a été détruit
dans un accident
En bref
1- Base de Ferrari 550 Maranello
2- Carrosserie entièrement refaite
3- Le premier exemplaire a été détruit dans un accident