Cette drôle d'allure tient au fait que les roues ne sont pas disposées aux quatre angles, mais en losange : une roue devant, une derrière et une de chaque côté. Cette disposition a dicté la forme étrange de la carrosserie. Mais ce n'est pas un simple caprice stylistique. La City Car, grâce à cette disposition de ses roues, est étonnamment maniable. La roue avant et la roue arrière pivotent sur elles-mêmes et offrent ainsi un rayon de braquage inégalé. La voiture peut tourner sur elle-même. Les créneaux deviennent un jeu d'enfant.

Franco Sbarro a utilisé ici le principe de son Unité Motrice Autonome : la roue avant intègre dans son centre un moteur électrique qui lui permet d'atteindre 50 km/h. Au-delà, un moteur thermique classique de 60 chevaux placé dans la roue arrière prend le relais.

On retrouve donc ici Franco Sbarro utilisant ses principales inventions, réunies dans un même véhicule, dont le but est avant tout d'optimiser la sécurité. La SV1 était le début, la City Car est peut être l'avenir. Le plus surprenant dans cette recherche est peut être ce que l'on ne remarque pas de prime abord : pour améliorer la visibilité, Sbarro place un écran qui occulte entièrement le pare-brise ! Idée saugrenue que de rendre le pare brise inutilisable. Et pourtant : cet écran retransmet les images captées par des caméras extérieures et les rend "lisibles". La route est ainsi "visible" avec un meilleur contraste et des indications qui avertissent le conducteur d'un éventuel danger (caméra thermique). De plus, les paupières du conducteur sont en permanence surveillées pour prévenir une somnolence éventuelle.

Beaucoup d'innovations sur cette City Car qui pourtant ne paye pas de mine et pourrait même prêter à sourire si on n'y accorde pas une grande attention. Et pourtant il s'agit peut être de la voiture la plus élaborée que Franco Sbarro ait conçue. Associé avec la société Assystem, il réalise ici une synthèse de ses travaux et de ses recherches. La City car est-elle la voiture de l'avenir ? Nul ne le sait. Il y aura des réticences de la part des usagers : les roues en losange bousculent les habitudes et l'écran devant le pare-brise oblige à remettre en question tout ce que l'on sait de la conduite. Ce sera difficile. Mais pour Sbarro, il s'agit peut être d'une des voitures les plus importantes de sa carrière.

Extrait de http://www.revueautomobile.ch
"Société française d’ingénierie active notamment dans les secteurs aéronautique et automobile, Assystem s’est associée à Sbarro afin de construire un véhicule sur la base de 5 problématiques: énergie et propulsion, sécurité active et passive, recyclabilité, véhicule urbain et communicant.

Le Sbarro Assystem City-Car possède deux unités motrices avant et arrière autonomes. Le moteur de l’unité avant est électrique et développe 25 ch. Le moteur arrière est un bicylindre Honda de 600 cm3 de 60 ch. (...)
L’instrumentation est totalement tactile et se commande via un écran placé sur la console médiane. Le véhicule est bardé de caméras qui surveillent en permanence non seulement la route, mais aussi les pupilles du conducteur. Il suffit d’un clignement de paupières pour indiquer la direction à prendre. (...) Par temps de pluie, de neige ou en cas de mauvaise visibilité, un écran LCD s’extrait du tableau de bord et vient totalement occulter le pare-brise ! Cinq caméras se chargent alors de transmettre au conducteur la vision de la route et de ce qui se passe derrière et sur les côtés du véhicule.
«L’image est la même que sur un simulateur. Ça interpellera et ça choquera aussi ! Notre but est de faire une démonstration. Si on ne veut pas de cet écran, on le descend et on retrouve un tableau de bord classique!» précise Sbarro."