Bi-moto Scorpius - 2000

L le cahier des charges était on ne peut plus simple : concevoir pour le salon de Genève 2000 un engin à quatre roues capable de procurer les mêmes sensations qu'une moto. Il existe certes des automobiles répondant peu ou prou à ces critères, mais aucun n'a poussé le réalisme aussi loin que les élèves de l'Espace Sbarro.

La Bi-moto Scorpius s'incline de 15° en virage

Inclinaison

L'originalité de la Bi-moto Scorpius est que, lorsque le pilote tourne, elle s'incline de 15 degrés vers l'intérieur du virage. Tout comme une moto. Sensations garanties ! L'originalité du concept réside dans le fait que la coque de l'auto n'est pas reliée de manière fixe et rigide aux voies avant et arrière. A l'arrière les pièces en fibre de verre qui recouvrent les roues ne sont pas solidaires de la carrosserie, pour la laisser libre de ses mouvements.

Le concept n'est pas inédit, mais peu de constructeurs se sont penchés sur ce principe. Mercedes a sorti en 1997 un prototype, F300 Life Jet, dont la caisse et les roues penchaient aussi dans le sens des virages. En 2006 une société hollandaise présentera la Carver One, qui est commercialisée aujourd'hui en version électrique, et qui s'incline jusqu'à 45°.


Une créature à carapace dorée digne d'un film de science-fiction

Double moteur

La comparaison avec les deux roues ne s'arrête pas là : toute la partie mécanique est directement empruntée à... deux Yamaha. On retrouve donc deux moteurs quatre cylindres de 1000 cm3, soit un total de huit cylindres, 2 litres et une puissance de 260 chevaux. Quand vous saurez que l'engin ne pèse que 500 kg, vous comprendrez mieux ce que sensations veut dire ! La boîte de vitesse à cinq rapports, issue elle aussi du monde de la moto, est séquentielle, autorisant des passages de rapports plus rapides qu'une boite conventionnelle.

Le style surprenant de la Bi-moto Scorpius fait qu'on ne sait pas ce que c'est réellement (photographie d'André Rityinger)

Fils de fer et polyester

La Bi-moto Scorpius ne ressemble à rien de connu. Le long museau souligné par un aileron en forme de moustaches s'inspire de la Formule 1. A l'arrière, les deux roues de moto sont entièrement carénées et sont séparées par une double sortie d'échappement verticale. L'intérieur est plutôt spartiate, avec deux cockpits séparés et des sièges directement moulé dans la coque en polyester.

La carrosserie a été construite selon la méthode mise au point par Franco Sbarro : une structure en fil de fer métallique recouverte ensuite de polyester. Jusqu'à présent les étudiants de Sbarro faisaient réaliser un moule à partir d'une maquette chez Chausson à Reims. Mais cette technique, bien que très efficace, coûte trop cher. D'où l'idée de revenir à la méthode bien maîtrisée qu'utilise Franco Sbarro depuis ses débuts.

On pouvait s'attendre à trouver un guidon dans la Bi-moto, mais les élèves de Sbarro ont opté pour un volant.

Les premiers tours de roue de la Bi-moto Scorpius à l'Espace Sbarro

Folie ou génie ?

Le titre de ce site consacré à Sbarro est "L'autre façon de concevoir l'automobile". Rien ne peut mieux résumer la philosophie qui a conduit jusqu'à un tel engin. La Bi-moto Scorpius n'a aucun équivalent et reste un véhicule unique en son genre et hors du commun.
En bref
1- Les roues avant s'inclinent jusqu'à 15° dans les virages
2- Deux moteurs de moto Yamaha
3- Mi moto, mi auto